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Recensement Creusot 1787
Située au Nord-Est de Montcenis, la ville du Creusot rêve actuellement de jours meilleurs en regardant avec envie les deux siècles passés qui virent sa naissance et son triomphe.

Sa date de naissance pourtant est incertaine. Le 31 mars 1793, date communément admise ne repose en fait sur aucun document officiel. Quoi qu'il en soit, les plus anciens documents attestent que dès que 1502, le charbon était exploité au "Crosot".

Au fil des siècles, les hommes ont extrait "le charbon de pierre ", communément appelé "oille ". L'exploitation se faisait à découvert car la couche de charbon n'était pas très importante (environ 6 mètres d'épaisseur et 20 mètres de largeur et à fleur de terre). Cette technique ne permettait d'exploiter que le gisement affleurant le sol.

François De la Chaise, né à Montcenis le 21 octobre 1727, possesseur des terrains contenant le charbon devient en 1767 seigneur engagiste de la baronnie de Montcenis. Grâce à ses relations familiales et personnelles, il bénéficiait de protecteurs puissants. (La famille GRAVIER de VERGENNES possédait la seigneurie d'ALONE sur la paroisse de la Chapelle-sous-Uchon. L'aîné fut président de la Chambre des Comptes de Dijon de 1742 à 1778 puis ambassadeur en Suisse et à Venise. Le cadet Charles fut le célèbre ministre des affaires étrangères de 1774 à 1787).

Convaincu de la richesse des terrains houillers de Montcenis et de l'importance d'une exploitation rationnelle et moderne, François De la Chaise sollicite le 1er décembre 1767 de Louis XV une concession pour l'extraction de la houille. Le ministre envoya pour étudier le projet Gabriel JARS, un jeune ingénieur très actif, passionné par la question de l'application de la houille à l'industrie métallurgique. A cette époque, Gabriel JARS était déjà l'auteur de plusieurs communications sur ce sujet auprès de l'Académie des Sciences et avait déjà été envoyé en mission en Angleterre pour étudier les procédés anglais. Son rapport fut favorable et il préconisa d'établir des manufactures de fer et d'acier sur les lieux afin d'exploiter la production charbonnière.

Malgré le rapport favorable de ce dernier le projet traîna. En 1779, Louis XVI envisage à nouveau la possibilité de créer au Creusot une fonderie de canons.

En 1781, il achète les forges de La Chaussade à Guerigny (58). Celles ci fabriquent des ancres et autres pièces pour la marine. Il demande à François-Ignace Wendel d'Hayange, Touffaire et Wilkinson de chercher un lieu propice à établir des hauts fourneaux et des forges. Après étude, ceux-ci décident de construire au Creusot ce nouvel établissement. Une société est fondée dont le roi deviendra actionnaire principal en 1783.

Cette installation provoque bien évidemment de nombreux problèmes pratiques (expropriation, mauvaise volonté des habitants pour autoriser l'extraction de la pierre dans leurs propriétés, refus des paysans d'effectuer les transports nécessaires). Il faut recourir à la réquisition. Finalement, l'ingénieur Touffaire réussit à construire rapidement la fonderie et les quatre hauts fourneaux. La première coulée a lieu le 11 décembre 1785.

Les objets réalisés en cristaux suscitaient un vif engouement de l'aristocratie et de la bourgeoisie française. Tous ces objets étaient d'importation anglaise.

Dans le but d'éviter cette dépendance, Louis XVI souhaitait produire en France un cristal de qualité. Il créa sous le patronage de la reine Marie Antoinette une Cristallerie installée à SEVRES.

Devant le coût important du combustible nécessaire à la production du cristal, il apparut nécessaire de rapprocher la Cristallerie de ses sources d'approvisionnement. Après étude, le site du Creusot s'avéra le plus adapté. Dès 1985, la construction du nouvel établissement fut commencée.

Connu sous le nom de Château de la Verrerie, le bâtiment est actuellement le siège de la communauté Urbaine Le Creusot-Montceau-les-Mines et de l'Ecomusée du Creusot.

En quelques années, cette zone à peu près déserte se couvre de bâtiments importants. La région était bien incapable de fournir la main d'œuvre nécessaire à la construction de ces ensembles. Une centaine de terrassiers auvergnats a été embauchée pour niveler le fond de la vallée. D'autres terrassiers viendront de Lorraine. En 1783, 500 ouvriers sont recensés au Creusot. En 1797 ils seront plus de 1100.

Indépendamment du terrassement, le site attira de nombreux maçons, tailleurs de pierres pour parachever la construction des bâtiments. Plus tard, de nombreux mineurs vinrent des régions de l'Est. Ces régions fournirent également les ouvriers qualifiés qui firent le renom de la Cristallerie du Creusot.

Le recensement du Creusot, réalisé en 1787, rend compte de cette diversité d'origines de ses habitants. A une époque où Le Creusot n'est toujours pas érigé en commune, l'endroit compte néanmoins 1312 habitants. Plus qu'un long discours, le graphique joint montre le retentissement important de l'activité industrielle sur la structure de la population.

Ce recensement conservé aux Archives Nationales (A.N. : F14/4504) nous a été transmis grâce à l'obligeance de madame BUVELOT-MUTIN, responsable de l'Antenne de Paris du CGSL. L'orthographe des patronymes est approximative de même que celle des noms de lieux. Confronté à des noms qui lui étaient étrangers, l'auteur de cette liste les a transcrits de façon plus ou moins phonétique. L'orthographe originelle a été respectée. Lorsque cela a été possible, la localisation par région a été indiquée. Dans les autres cas, la connaissance du patronyme devrait permettre aux lecteurs intéressés de situer plus précisément les lieux de naissances.